La Transformation digitale est à la fois une vision stratégique et une feuille de route organisationnelle, technologique et humaine. Sa mise en œuvre est vitale pour relever les défis futurs. Pour penser cette transformation, les managers ont besoin d’outils pour faire évoluer leurs organisations en s’appuyant sur des démarches innovantes et des technologies avancées. L’intelligence collective désigne, justement, la capacité d’une communauté à faire converger intelligence et connaissances pour avancer vers un but commun. Elle résulte de la qualité des interactions entre ses membres. Dans cet article, il est question de l’usage de l’intelligence collective afin de faire réussir toute transformation, la transformation dite digitale n’est pas une exception.
L’expression “ Transformation Digitale ” fait référence à l’utilisation de la technologie afin d’améliorer les performances des entreprises et des organisations. Une chose est sûre, le Digital est, aujourd’hui, un acquis, aucun retour en arrière n’est désormais envisageable. Si la gestion du changement et l’acculturation des utilisateurs ont toujours constitué des freins majeurs dans cette mutation, la nécessité et l’instinct de survie des organismes ont accéléré l’adoption de plusieurs bonnes pratiques.
Au-delà d’être un challenge technologique, elle est d’abord, et avant tout, une problématique managériale dans laquelle le capital humain, la gestion de compétences et l’accompagnement au changement sont des éléments essentiels.
La révolution Intelligence Artificielle et le rôle de l’Intelligence Collective
La révolution du travail suite à l’arrivée massive des algorithmes et de l’intelligence artificielle au quotidien dans tous les métiers et à tous les niveaux de la pyramide constitue un réel cataclysme organisationnel. Elle fait partie des challenges les plus attendus de la transformation digitale. Cette révolution est tellement forte qu’elle provoque la redéfinition de tous les profils métiers. Il est important de comprendre l’impact sur chacun des métiers de l’entreprise. Ceci peut aller de la simple augmentation des capacités de l’opérateur jusqu’au remplacement total de l’action humaine dans une tâche. On pense souvent à tort, quel’automatisation des tâches met en danger les travailleurs en bas de la pyramide. La réalité est tout autre ! Ce sont aujourd’hui, les managers et les décideurs qui risquent de voir leur présence dans les processus de l’entreprise remise en cause.
Pour illustrer, prenons l’exemple d’une demande de crédit dans une banque. L’utilisation des algorithmes dits d’Intelligence Artificielle dans ce processus pourrait à minima permettre au conseiller d’analyser les risques en prenant en considération différentes sources de données, en faisant remonter des indicateurs facilitant la prise de décision par le conseiller humain. Utilisée de façon massive, cette même intelligence artificielle pourrait ouvrir la porte à la suppression de toute intervention humaine dans un tel processus et le rendre totalement automatisé.
Il s’agit pour chaque organisme de trouver le bon équilibre entre valeur ajoutée humaine et valeur ajoutée algorithmique dans son fonctionnement. Si, pour des raisons opérationnelles de performance et de productivité, l’on n’est tenté d’éviter de produire des systèmes 100% humains, il est, tout aussi, inimaginable à mon sens de construire des systèmes, à l’autre extrême, 100% automatisés où l’intervention humaine serait l’exception, de tels systèmes perdraient alors la seule composante capable de produire du bon sens de l’empathie et de l’intuition à chaque fois que cela peut être utile.
Ce bon équilibre, ne peut être trouvé que par le biais d’un consensus organisationnel au tour de la question. Il est important que chaque corps de métiers dans l’entreprise puisse se poser la question, “ Qu’elle est la valeur ajoutée du travail humain, et comment peut-on aider cet humain à mieux accomplir son job ?”. Car la transformation des métiers doit également prendre en considération la dimension humaine, donner la possibilité au collaborateur de s’émanciper, s’épanouir, de s’inscrire pleinement dans les valeurs partagées au sein de son organisation.
Afin de répondre à cet exercice, il faut permettre aux organisations de réfléchir collectivement, et de trouver les réponses qui permettent à tous de se retrouver dans cette mutation. Les méthodes de management sont également à redéfinir, en effet, les nouvelles formes de travail et les collaboration humains/algorithmes vont avoir besoin de nouvelles approches managériales innovantes, qui doivent être définies de façon participative et inclusive.
Le travail lui-même fait sa mutation
Nous assistons aujourd’hui à une mutation profonde des modes de travail. Le travail de demain sera-t-il similaire au travail d’aujourd’hui, ou d’hier ? Rien n’est moins sûr !
Le période de confinement que nous avons tous vécu en ce printemps 2020, et les différents modes de télétravail que nous avons expérimentés individuellement ou collectivement, avec plus ou moins de réussite, sont un exemple criant du bouleversement des habitudes et des méthodes de management qui se profile.
Le manager du futur capable de réussir la transformation digitale, doit relever le défi organisationnel qui accompagne cette transformation. Il devra mettre en place des approches innovantes au service du Management et du Leadership, mais également mettre l’innovation et l’agilité au cœur des préoccupations institutionnelles. Ce sont là, les nouvelles dimensions de mission renouvelée en tant que facilitateur de la transformation.
La transformation digitale est, en fin de compte, une opportunité pour redéfinir les valeurs, objectifs et priorités de l’entreprise, le mode de leadership nécessaire pour atteindre ces objectifs, et les moyens pour y arriver. L’utilisation de l’intelligence collective dans ce processus de redéfinition de l’organisation est une assurance de l’engagement de tous derrière la nouvelle vision, et l’adhésion de tous dans le processus de transformation. Si la transformation digitale est le plus souvent abordée par sa dimension technologique, son succès ne pourra être acquis que si l’humain est au centre du processus. Commençons par une transformation humaine, le reste suivra !